“Blocchiamo tutto”: témoignages depuis l’Italie en révolte pour Gaza

Le 22 septembre, un million d’Italien.ne.s sont descendu.e.s dans les rues pour « tout bloquer » en solidarité avec la Palestine. Une grève générale massive, merveilleusement réussie, lancée par les syndicats de base et les mouvements sociaux, avec des motivations politiques qui dépassent les revendications strictement liées au monde du travail, ainsi que l’espace politique national. Il s’agit d’une forme de mobilisation inédite pour les mouvements globaux en soutien à la Palestine depuis 2023, ainsi qu’un événement historique pour le pays, qui fait allusion à la mythologie politique de la grève générale contre la guerre, pilier de l’Italie antifasciste, prélude à l’insurrection du printemps 1945.
La journée de grève a amplifié le soutien populaire aux appels à la mobilisation totale des dockers de Gênes. De là jusqu’à Catane, de Milan à Rome, de Florence à Naples, de Palerme à Venise, de Cagliari à Turin, de Tarente à Livourne ; partout les gens ont défilé et bloqué les gares, les autoroutes, les ports, les chemins de fer. Une révolte populaire contre la machine du génocide et le colonialisme sioniste qui a impliqué un grand éventail de catégories différentes, des dockers aux médecins, des cheminots aux journalistes, des étudiants aux retraités. Désormais, le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, parmi les plus pro-Israël dans le monde occidental, ne peut que prendre acte du fait qu’une majorité populaire non seulement refuse la normalisation d’Israël et la complicité de l’Occident avec celle-ci, mais surtout, exprime activement, pratiquement, son refus à la guerre.
Depuis cette journée historique, chaque jour apporte son lot de blocages, actions, manifs sauvages. Un mouvement s’est mis en route : il a pris le nom de « équipage de terre » de la Global Sumud Flotilla. Cet « équipage de terre » est, à l’heure où nous écrivons, dans le feu de l’action : la Global Sumud Flotilla vient d’être interceptée par la marine israélienne, provoquant une réponse immédiate dans des nombreuses villes d’Italie, avec des manifestations nocturnes massives et des nouveaux blocages. Une nouvel appel à la grève générale a été lancé pour ce vendredi 3 octobre, en forçant les exigences légales en matière de préavis de grève au nom de la gravité exceptionnelle de la situation. Une manifestation unitaire pour la Palestine a été également convoquée pour le samedi 4 octobre à Rome.
Dans ce contexte, nous avons demandé à des militant.e.s et grévistes dans des villes différentes, via des messages vocaux, un récit de la grève du 22 septembre, date de déclenchement de cet imposant mouvement de solidarité. L’idée est de comprendre les dynamiques de la mobilisation, les impressions qu’elle laisse à celles et ceux qui y participent, les formes qui s’y produisent maintenant, pendant que les actions se multiplient. Nous avons édité et raccourci les entretiens et fourni quelques éléments pour aider la compréhension de la lecture.

Que s’est-il passé le 22 septembre dans toute l’Italie ? Récit et témoignages
À Gênes, lundi 22, il y a eu un blocage du port qui a duré du matin jusqu’à 14 heures, avec la participation de milliers de personnes. Au total, au cours de la journée, au moins 30 000 personnes se sont mobilisées : de très nombreux jeunes, des travailleurs en grève, et même de petits commerçants qui ont fermé leurs boutiques en signe de solidarité et rejoint le mouvement. « Pas même un seul clou ne sortira d’ici si la flottille est attaquée ou empêchée d’arriver à Gaza », avait déclaré un docker du CALP (« Collettivo Autonomo Lavoratori Portuali ») le 31 août, jour du départ de la Global Sumud Flottille depuis Gênes. Le CALP est un collectif des dockers fondé en 2011, qui s’engage depuis 2014 à lutter contre le trafic des armes qui transitent par le port de Gênes, tout en cherchant à construire un réseau de solidarité internationale reliant les ports italiens et européens dans ce combat. Fabio, militant proche du syndicat de dockers, dit que cette journée de grève générale « est née des mobilisations qui ont eu lieu ces derniers mois, au cours desquelles, ici à Gênes, plusieurs navires transportant des armes à destination d’Israël ont été bloqués à plusieurs reprises. Des bateaux de la compagnie maritime israélienne ZIM ont été arrêtés. Cela a été rendu possible grâce à un groupe de dockers, syndiqués à l’USB (Unione Sindacale di Base, ndlr), qui ont lancé des appels à la grève, entraînant des blocages dans les ports. A la fin du mois d’août, une grande mobilisation s’est tenue ici à Gênes en soutien à la Global Flottille. L’un des dockers de Gênes est même monté à bord des bateaux de la flottille et est en route vers Gaza pour y acheminer de l’aide humanitaire. La ville avait déjà largement répondu à l’appel, en récoltant jusqu’à 300 tonnes d’aide humanitaire. Une importante mobilisation citoyenne avait déjà rassemblé 50 000 personnes dans les rues le 31 août. Cette initiative, d’abord humanitaire, a peu à peu pris une dimension clairement politique – même si, dès le départ, l’aide humanitaire portait en elle un message politique fort ».
« Une importante mobilisation citoyenne avait déjà rassemblé 50 000 personnes dans les rues de Gênes le 31 août. Cette initiative, d’abord humanitaire, a peu à peu pris une dimension clairement politique – même si, dès le départ, l’aide humanitaire portait en elle un message politique fort. »
Fabio, militant proche des syndicats de dockers

À Florence, les syndicats de base et les organisations palestiniennes avaient appelé à un rassemblement dans un quartier en dehors du centre-ville. Le rendez-vous était fixé à 9 heures du matin au rond-point de Calenzano, à l’entrée de l’autoroute A1, l’axe principal qui traverse l’Italie du nord au sud. Malgré les difficultés d’accès au lieu, plus de 10 000 personnes ont répondu à l’appel. Ensemble, elles ont d’abord bloqué le péage, puis ont marché sur l’autoroute, la paralysant pendant plusieurs heures. Sans qu’il y ait eu coordination des actions, la même autoroute a également été bloquée des dizaines de kilomètres plus au nord, à hauteur de Bologne. La grève, les blocages et les manifestations florentines ont vu la participation de très nombreuses familles, d’enfants et de personnes âgées. Il y avait aussi de nombreux enseignants et leurs élèves ou étudiant.e.s, qui avaient fait grève ensemble. Comme le raconte Laila, militante du réseau national des Giovani Palestinesi Italia : « Ça a été une journée incroyable, une journée explosive, dans le sens où personne ne s’attendait à une telle participation dans un endroit éloigné du centre-ville, difficile d’accès. Et pourtant, cela s’est produit, et c’était vraiment intéressant de voir comment, désormais, le couvercle a sauté, et les gens ordinaires, ceux qui font ce pays, ont pris conscience que le génocide en Palestine est en train de bouleverser notre perception de l’humanité, notre vie ici en Italie, en tant que subjectivités, individus, collectifs et communautés. Et c’est là tout le mérite de cette lutte. »
« Les gens ordinaires ont pris conscience que le génocide en Palestine est en train de bouleverser notre perception de l’humanité, notre vie ici en Italie, en tant que subjectivités, individus, collectifs et communautés. Et c’est là tout le mérite de cette lutte. »
Laila, militante du réseau national des Giovani Palestinesi Italia
En Sicile et dans les Pouilles, la solidarité exprimée envers la flotte de la Freedom Flotilla et le navire Sumud a été extraordinaire. Cela s’explique notamment par le fait que les flottilles sont parties en majorité des ports de Gallipoli, Otranto, Catane, Syracuse et Augusta. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Bari, Palerme, Catane et dans de nombreuses autres villes. Il s’agit véritablement d’un mouvement populaire de masse qui descend dans la rue, qui se réapproprie les espaces publics, les lieux de socialisation, indépendamment du niveau de conscience politique, syndicale ou de formation culturelle. Ce qu’il faut souligner, c’est la forte présence de jeunes : la grande majorité de manifestants est composée de jeunes de moins de 18 ans, issus des lycées, un phénomène que l’on n’avait pas vu en Italie depuis plus de vingt ans. Comme nous le dit Antonio Mazzeo, militant antimilitariste qui était à bord de la flottille Handala cet été : « C’était un moment important pour faire le point sur le rôle stratégique de ces deux régions, les Pouilles et la Sicile, dans les processus de réarmement et de militarisation. Dans ces régions, les infrastructures militaires sont directement impliquées dans le génocide en cours en Palestine : tout d’abord dans la formation et l’entraînement des unités d’élite des forces armées israéliennes – c’est le cas de Brindisi, avec la Brigade San Marco, qui forme les commandos israéliens. Les aéroports d’Amendola, Grottaglie et Galatina sont utilisés pour l’entraînement des pilotes de chasse israéliens. En Sicile, la base stratégique de Sigonella joue un rôle clé. Depuis le 7 octobre 2023, elle fonctionne non seulement comme base de transit pour les avions cargos des États-Unis et de l’OTAN, mais aussi pour le chargement des avions israéliens en armes et en munitions. Un autre aspect important est le rôle de soutien aux activités de renseignement : repérage des cibles, surveillance. Pas un jour ne passe sans que des drones ou de grands avions de reconnaissance ne décollent de Sigonella vers la Méditerranée orientale pour coopérer de facto avec Israël dans l’identification d’objectifs, ensuite bombardés par les forces armées israéliennes – non seulement à Gaza, mais aussi en appui aux opérations militaires au Liban, en Syrie, au Yémen, et comme cela s’est produit en Iran. »
En revenant aux sources des mobilisations en cours, pour Antonio, « les missions des flottilles ont tracé une voie de mobilisation, et les luttes des dockers ont ouvert la voie à l’action directe : les subjectivités ont besoin d’aller au-delà de la simple manifestation. Elles ont besoin, par exemple, de bloquer les lieux de la logistique de guerre — les ports, les accès aux ports, les aéroports militaires utilisés pour les opérations de soutien à Israël, les routes, les autoroutes ; de mettre nos corps pour bloquer les processus de guerre, au moment même où les gouvernements font exactement l’inverse, que ce soit par pure lâcheté ou par soutien total à Israël […]. La grève du 22 septembre n’a pas été un moment de conclusion d’un processus, mais bien tout le contraire. Je crois que toutes les conditions sont réunies pour envisager un automne chaud. »

« Les subjectivités ont besoin d’aller au-delà de la simple manifestation. Elles ont besoin, par exemple, de bloquer les lieux de la logistique de guerre — les ports, les accès aux ports, les aéroports militaires utilisés pour les opérations de soutien à Israël, les routes, les autoroutes. De mettre nos corps pour bloquer les processus de guerre, au moment même où les gouvernements font exactement l’inverse. »
Antonio Mazzeo, militant antimilitariste
La journée en Campanie a été marquée par plusieurs mobilisations et blocages : notamment le blocages du port de Salerne, convoqués par les travailleur·euse·s inscrit·e·s au SiCobas (un syndicat de base, ndlr) et soutenus par des étudiant·e·s des villes voisines ; mais aussi la manifestation de Naples, convoquée par les syndicats de base ; et enfin, dans l’après-midi, à la mobilisation des habitant·e·s et étudiant·e·s de Bagnoli pour “accueillir” le président de la République Mattarella et le ministre de l’Éducation Valditara, qui inauguraient l’année scolaire sur place. Dario, militant du Laboratorio Politico Iskra raconte : « Les blocages de Salerne et de Naples visaient à empêcher le fonctionnement, respectivement, du port et de la gare centrale. Ils doivent être compris dans une logique où – via l’instauration d’une ZES (zone économique spéciale) – les deux ports de Naples et Salerne, ainsi que le pôle logistique de Caserte (gare TGV d’Afragola, pôle industriel Marcianise – Teverola – Airola, système de traitement des déchets et incinérateur également à Afragola) forment une macro-entité au service à la fois du capital et de l’économie de guerre. Ce système touche les principales entreprises de la région, comme les différents sites de Leonardo ou Stellantis, ainsi que la base de l’OTAN à Gricignano. Ces actions ont été un franc succès, et malgré les chiffres et la détermination des manifestant·e·s – militant·e·s comme personnes ordinaires – aucun affrontement n’a été signalé. L’action de l’après-midi a vu une participation plus réduite, mais tout aussi déterminée. Les quartiers de la périphérie ouest de Naples (Bagnoli et Fuorigrotta) ont littéralement été paralysés, et la circulation est devenue chaotique jusqu’au début – et même au-delà – du match de Serie A du Napoli, révélant également l’agressivité et les tentatives de provocation des forces de l’ordre. »
« Les blocages de Salerne et de Naples visaient à empêcher le fonctionnement, respectivement, du port et de la gare centrale. Ils doivent être compris dans une logique où – via l’instauration d’une ZES (zone économique spéciale) – les deux ports de Naples et Salerne, ainsi que le pôle logistique de Caserte forment une macro-entité au service à la fois du capital et de l’économie de guerre.«
Dario, militant du Laboratorio Politico Iskra

Outre le port de Gênes et de Salerne, les ports ont été choisis comme des cibles stratégiques dans tout le pays, même dans des plus petites villes comme Ancona (dans la région des Marche) où un cortège de 8000 personnes a réussi à rejoindre le siège de la douane et de la compagnie internationale Mersch, qui tire des bénéfices économiques du génocide du peuple palestinien. Marghera, le port de Venise, a également été bloqué pour la première fois, grâce à la participation de 20 000 personnes à l’action. Luca, militant de Potere al Popolo de Vénétie nous explique que ce dernier a été un blocage différent des autres parce que ça a été fait “de l’extérieur” : « Les travailleurs du port de Marghera ne sont pas syndiqués avec les syndicats de base et la CGIL n’avait pas l’intention de participer. Même si cela comportait une difficulté supplémentaire, et malgré le fait que la grève des transports rendait compliqué de rejoindre Marghera, la très grande participation de manifestants provenant de toute la région a garanti la réussite de l’action. Pour permettre à ceux et celles qui n’avaient pas pu se déplacer d’exprimer leur colère, des manifestations nocturnes ont été appelées dans d’autres villes de la région, comme à Padoue, où 15 000 personnes ont défilé et bloqué la circulation. »
Le port de Livourne, en Toscane, a aussi été le théâtre d’une mobilisation impressionnante pour sa détermination et son efficacité. Une militante pro-palestinienne qui était sur place nous a raconté que « le jour de la grève générale coïncidait avec l’arrivée du navire américain Slnc Severn, censé transporter depuis Israël et décharger à Livourne des Caterpillar pour les transporter jusqu’à Camp Derby, base militaire américaine proche de Pise. L’USB, les dockers autonomes et les collectifs citoyens ont donc appelé à un rassemblement à six heures du matin à l’entrée du port commercial, où des gens ont continué d’affluer au cours de la matinée, malgré la pluie battante. À un certain moment, les gens sont devenus si nombreux qu’ils ont réussi à bloquer deux entrées et défiler à l’intérieur du port. Une fois le cortège arrivé sur le quai où était attendu le navire, un rassemblement permanent a été déclaré à l’intérieur du port et a duré sans interruption, pendant deux jours et deux nuits, au cours desquels les gens ont continué d’affluer. Cela a donné lieu à un moment assez incroyable, de très forte convivialité, grâce aussi à des boulangeries et des supermarchés qui ont envoyé énormément de nourriture. Le préfet de Livourne s’est vu ainsi contraint de refuser au navire l’autorisation d’accoster, mais cela n’a pas arrêté la mobilisation, qui a continué avec l’occupation d’un bâtiment désaffecté au sein de la zone portuaire. Ces jours-ci, l’agitation est permanente, notamment pour assurer la sécurité de la Flottille, avec une participation qui reste très forte. De nombreux réseaux et connexions se créent, notamment avec le Comité No Base di Coltano qui, entre-temps, mène une lutte contre l’agrandissement de la base militaire. Tout cela pourrait amener à préparer des actions de blocage logistique des transports d’armements également par voie terrestre ».

Les villes métropolitaines comme Rome, Turin et Milan ont vu des très grandes manifestations défiler dans le rue et, surtout, se diriger vers les gares et les autoroutes pour mettre en pratique le mot d’ordre de “tout bloquer”. Giorgia, de la Coordination turinoise pour Gaza, raconte un taux d’adhésion à la grève très élevé, bien supérieur à celui observé habituellement lorsque ce sont les syndicats de base, comme l’USB, qui posent le préavis. « À Turin, on parle de 50 000 personnes en manif le matin ; le cortège a traversé les rues de la ville jusqu’à rentrer dans la principale gare ferroviaire et continuer sur les rails, et finalement aller bloquer l’entrée de l’autoroute. Ce qui m’a le plus frappé, c’est la très forte solidarité dont ont fait preuve les automobilistes bloqués dans les embouteillages, qui ont manifesté leur soutien en klaxonnant, en applaudissant et en brandissant des drapeaux palestiniens par les fenêtres. Dans la soirée, un deuxième rendez-vous a été fixé […] et là aussi, une autre marée humaine, plus de 30 000 personnes a traversé cette fois tous des quartiers populaires au nord de la ville, bloquant l’autoroute entre Turin et Milan. Ce fut un moment très fort, car les habitants des quartiers nord sont issus en grande partie de l’immigration : après avoir traversé le quartier de Barriera, une partie du cortège était principalement composée de personnes non blanches, racisées, et il y avait aussi beaucoup de spontanéité. Les garçons et les filles ont amené des feux d’artifice qui ont été allumés à l’entrée de l’autoroute, qui est donc restée bloquée jusqu’à tard dans la soirée, vers 22 heures ».
« Ce qui m’a le plus frappé, c’est la très forte solidarité dont ont fait preuve les automobilistes bloqués dans les embouteillages, qui ont manifesté leur soutien en klaxonnant, en applaudissant et en brandissant des drapeaux palestiniens par les fenêtres. »
Giorgia, membre de la Coordination turinoise pour Gaza
Dans beaucoup de villes il y a eu des moments de tension entre manifestants et forces de l’ordre, mais cela a atteint son niveau le plus élevé à Milan, où la gestion policière avait décidé d’empêcher par tous les moyens le blocage de la gare. Selon Raja, du collectif Gaza FreeStylee, cela « n’a pas pu se produire précisément parce que les manifestants, qui sont entrés en masse dans la gare en passant par le métro, ont été repoussés, malgré la composition très large du cortège qui demandait à atteindre les voies. Les affrontements ont duré plusieurs heures précisément parce que la gestion des forces de l’ordre a été très musclée : ils ont d’abord chargé à la matraque, puis, ils ont commencé à lancer des grenades lacrymogènes à l’intérieur de la gare. La situation de désordre a duré un certain temps dans le hall central, jusqu’à ce que les flics lancent une véritable attaque contre les centaines de milliers de personnes qui se trouvaient sur la place devant la gare centrale. C’est aussi pour cette raison que la colère s’est intensifiée et, au cours des deux heures qui ont suivi, plusieurs personnes ont continué à renvoyer les grenades lacrymogènes et ont mis les forces de police en sérieuse difficulté ».
Immédiatement après la fin de la journée, une campagne médiatique intense a tenté d’isoler et de stigmatiser les “violences” de la manifestation milanaise, et a décrit avec des tons racistes la composition juvénile et racisée du cortège. Toutefois, la détermination dont ont fait preuve les grévistes et les manifestant.e.s sur tout le territoire italien laisse espérer que le mouvement ne se laissera pas diviser. Aujourd’hui, la deuxième journée de grève nationale pour la Palestine et demain la manifestation nationale à Rome à l’appel des organisations palestiniennes seront des épreuves décisives pour la suite du mouvement. Des perspectives s’ouvrent à la propagation d’une grève politique pour la Palestine dans le reste de l’Europe.
Rital.e.s avec la Palestine
